Pendant 3 ans, Henry-Paul Blancard, ancien référent santé du comité départemental FSCF Rhône-Métropole de Lyon a contribué au déploiement du sport-santé dans le département à travers le programme santé Atoutform’. Sa vie l’a finalement conduit vers d’autres horizons et il s’est expatrié en Haute-Loire. Baignant dans l’esprit de la Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF) pendant son mandat, il nous explique aujourd’hui ce qu’est la permaculture, concept centré sur l’humain ce qui n’est pas sans rappeler les valeurs de la FSCF.
Qui n’a pas entendu, vu ou lu ce mot : Permaculture ? Il s’invite, s’affiche sur tous les médias. Il fleurit sur les rayons des libraires. Il envahit Youtube et tisse sa toile tous azimuts !
Pour autant, qui sait ce qu’est la Permaculture ?
Petit historique : En 1910, dans le livre : « Soil Fertility and Permanent Agriculture », l’agronome américain C. G. HOPKINS nous parle d’Agriculture Permanente. En 1970, en Australie B. MOLLISON et D. HOLMGREN, lancent un concept de vie sociétal durable : la Permaculture. Joli mot-valise, fourre-tout. Ils écrivent une bible qui s’appuie sur 7 piliers, animés par une spirale vertueuse qu’ils baptisent « Ethique et Principes » : l’habitat ; les outils et technologie ; l’enseignement et la culture ; la santé et le bien-être, la finance et l’économie, le foncier et la gouvernance, le soin à la nature et à la terre.
Depuis et aujourd’hui encore, nos deux pionniers ont fait des émules et certains ont souhaité se dissocier de cette vision sociétale universelle pour ne retenir que la notion de techniques agricoles. D’où cette floraison de termes génériques d’agroforesterie, d’agro-écologie, d’agriculture durable, de maraîchage sur sol vivant…
En France, nous avons opté pour une permaculture édulcorée qui, associée à un individualisme très fort, a laissé de côté les valeurs de synergie humaine, de gouvernance, de finance, …
La PERMACULTURE en 2 exemples :
L’Agriculture Biologique (AB) produit des aliments sans engrais, sans traitement, sans additif chimique, … qui sont néfastes pour notre santé et l’environnement, malheureusement elle ne rime pas toujours avec éthique ! En effet, dans son assiette manger des produits label bio c’est bien ! Mais, lorsqu’ils viennent de l’autre bout du monde, nous aggravons la pollution de l’air que nous respirons, (le transport aérien), et de surcroît, nous augmentons la surexploitation de matières fossiles !
Bien sûr, la permaculture ce sont des aliments biologiques, mais, consommer raisonné, local en aidant nos producteurs à la rejoindre c’est plus durable !
Permaculture et production de lait : Henry-Paul a visité une exploitation où le propriétaire acceptait que ses vaches produisent 3.500 litre/an, là où ses voisins, en conventionnel, atteignent des valeurs de 7.000 l/an ! avec un prix d’achat identique par la coopérative que la production soit en biologique ou en conventionnel.
Sur un plan comptable, le propriétaire a réduit par 2 ses rentrées financières, là où, avec la permaculture, ses dépenses et ses charges sont divisées par plus que 2, ce qui au final lui offre un bénéfice supérieur que dans une exploitation conventionnelle. Cela s’explique par plusieurs facteurs : Les vaches sont nourries exclusivement avec l’herbe et le foin produits sur l’exploitation, les frais vétérinaires sont réduits…
Alors pour vous, la permaculture reste une simple boîte à outils pour jardiniers du dimanche ?
Non, elle nous entraîne dans un monde meilleur, ouvert, respectueux, solidaire, autonome et responsable ! Pour faire le parallèle avec la Fédération Sportive et Culturelle de France, animée par 5 valeurs fondamentales : l’Ouverture, le Respect, la Solidarité, l’Autonomie et la Responsabilité, les synergies humaines sont au cœur des associations et des activités sportives et culturelles au même titre que la permaculture. Pas étonnant alors que Henry-Paul se soit tourné vers ce projet !
Sources : Cours de conception en Permaculture - association La Forêt Nourricière.