HISTOIRE : Le sport au féminin

Pour l’article de ce jour, le comité départemental Rhône-Métropole de Lyon de la Fédération sportive et culturelle de France a décidé de s’intéresser à cet ancien mouvement sportif catholique féminin qui n’est autre que le Rayon sportif féminin (RSF).

Un état des lieux du sport féminin en France

Les premières formes d’éducation physique féminine surviennent durant la Restauration (1814-1830) sous l’impulsion des établissements d’éducation féminine religieuse. Ce mouvement gagne en visibilité comme l’atteste l’ouvrage Callisthénie ou somascétique naturelle appropriée à l'éducation des jeunes filles de l’athlète et professeur d’éducation physique en Suisse allemande, Peter Heinrich Clias. À la fin du XIXème siècle, le régime républicain met à l’honneur l’éducation sportive afin d’assurer la transmission des valeurs démocratiques, de former les futurs patriotes et de consolider l’éducation de ces jeunes filles.

Entre la fin de la décennie 1890 et le début des années 1900, le sport féminin commence peu à peu à se structurer, en effet nous attestons que les sociétés françaises de gymnastique féminine de grandes villes -comme celle de Paris- apparaissent durant ces années-là suivies d’une Union française de gymnastique féminine (UFGF) qui va peu à peu réunir ces nouvelles sociétés. Quelques années plus tard, en 1921 précisément, cette Union française de gymnastique féminine décide de se regrouper avec les groupes féminins de l’Union de sociétés françaises de sports athlétiques sous la bannière de la Fédération française de gymnastique et d’éducation physique. C’est dans ce contexte de progrès que naît le Rayon sportif féminin.

La genèse et l’expansion du Rayon sportif féminin

Au sortir de la Première Guerre mondiale, un mouvement sportif totalement féminin se crée autour d’une congrégation religieuse féminine et catholique prénommée les Filles de la Charité. L’initiative provient de sœur Roussel qui, dès 1919, se tourne vers la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France pour encadrer la pratique sportive des jeunes filles de la Charité : Félix Mathey, octuple champion fédéral d’athlétisme est mobilisé pour assurer ces cours. D’autres sociétés féminines de gymnastique fleurissent les années suivantes. Avec l’action coordonnée des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul et de sœur Bouvier, le RSF se développe : nous comptons environ 80 sociétés de sport féminin dans la région parisienne et il est présent lors de nombreux concours comme celui de Lyon en 1929 et celui d’Ivry en 1931.

L’empreinte papale dans ce projet sportif et la relation profonde avec la FGSPF font partie des principales raisons de l’expansion du RSF dans les années 1930. En outre, le RSF prend le nom de Fédération nationale d’éducation physique féminine et se dote d’un journal nommé Le Rayon sportif féminin. L’organisation de cette fédération est similaire à celle que nous pouvions trouver à la FGSPF, c’est-à-dire un comité central, un comité technique dans la capitale et des comités diocésains dans les provinces. Dans les années qui suivent, la présence féminine dans les compétitions sportives se fait de plus en plus sentir notamment dans les provinces, nous pouvons citer le concours organisé à Alger en 1937 ou encore celui en Normandie l’année suivante. Le RSF peut aussi compter sur des personnalités telle que Marie-Thérèse Eyquem, secrétaire du RSF, pour développer en profondeur le sport féminin et les formations techniques et pédagogiques proposées par le RSF aux monitrices.

Durant le Régime de Vichy, les fédérations féminines sont obligées de s’affilier avec une fédération masculine et une fusion se forme à la FGSPF. Eugénie Duisit, secrétaire du RSF pour la zone non occupée, devient alors déléguée générale de la zone libre pour la FGSPF. En parallèle, madame Eyquem poursuit l’essor du RSF en organisant des rencontres sportives. Aussi, les revendications du Régime obligent la FGSPF à créer une Union générale sportive de l'enseignement libre sous la tutelle de mère Sainte-Monique qui va accroître le nombre d’adhérentes. Lors de la Libération en 1945, le RSF totalise plus de 200 000 licenciées et plus de 2000 sociétés, ce qui fait de lui l’élément phare du mouvement sportif féminin et le rattachement à la FGSPF devenue en 1946 la Fédération sportive de France est encore inhérent au mouvement. Aujourd’hui, l’empreinte féminine reste encore marquée au sein de la fédération que ce soit en termes de patronages féminins ou d’adhérentes/monitrices.

Lélya AZZI

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