Avec plus de 95 000 inscrits au compteur avant son lancement, le Mois sans tabac est une campagne nationale visant à aider les fumeurs souhaitant arrêter la cigarette.
Elle se tient tous les mois de novembre depuis 2016, avec déjà plus de 1,2 millions de participants depuis sa création.
Organisée par le Ministère de la santé, l’Assurance Maladie et Santé publique France, les fumeurs sont accompagnés durant 30 jours dans leur quête pour retrouver une meilleure santé. De nombreux moyens sont mis à leur disposition : consultation avec un professionnel de santé, kit d’aide à l’arrêt personnalisé de 40 jours, groupes de soutiens, ou encore le 3989, un numéro gratuit pour bénéficier d’un suivi téléphonique avec un tabacologue.
L’arrêt du tabac apporte de nombreux bénéfices dans la vie des anciens fumeurs. En effet, le tabac est responsable d’un grand nombre de cancers des poumons, des voies respiratoires, de l’estomac ou encore du pancréas. Dès le début du sevrage, le corps élimine les toxines liées à la fumée tel que le monoxyde de carbone. De plus, le gain d’espérance de vie est corrélé avec l’arrêt précoce de la cigarette. Au-delà de la santé physique, la santé mentale est aussi bonifiée ! Diminution du stress, meilleure concentration et sommeil réparateur améliorent la qualité de vie de ces personnes. Enfin, le tabac joue un rôle très important sur la santé reproductive, la grossesse et la croissance fœtale.
Un autre aspect, et pas des moindres, de l’arrêt du tabac est l’apport financier. Avec les hausses permanentes du prix du tabac, tout l’argent économisé pourra être réinvestit dans d’autres choses. En moyenne, une personne ayant fumé un paquet de cigarette par jour économiserait 3000 euros par an !
Cette campagne n’accompagne pas seulement les fumeurs à arrêter le tabac, elle agit aussi auprès des jeunes pour les prévenir des effets néfastes de la cigarette sur le corps. Et cela porte ses fruits, puisque qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, le pourcentage de jeunes de 17 ans qui déclarent fumer quotidiennement est passé de 27 % en 2017 à 15 % en 2022. Ce pourcentage est d’ailleurs similaire au taux national. Une étude de la Fédération Française de Cardiologie montre que plus l’arrêt de la cigarette se fait à un jeune âge, moins les risques d’accidents cardio-vasculaires sont élevés et plus la personne gagnera de l’espérance de vie.
Le tabac a aussi un gros impact sur l’environnement. De sa production à sa consommation, la cigarette pollue énormément. Lorsqu’un mégot est jeté par terre, il lui faudra jusqu’à 12 ans pour être totalement décomposé. Ainsi, l’objectif à long voir très long terme du Mois sans tabac est d’aller vers une France sans tabac pour une meilleure santé des français et une France plus verte.
Et le sport dans tout ça ? Contre toutes attentes, l’activité physique ne protège pas des effets nocifs du tabac lorsque l’on est fumeur. En revanche, elle l’est beaucoup au moment de l’arrêt de la cigarette. En effet, le moment du sevrage de la nicotine est une étape complexe, puisque ses symptômes sont difficiles à gérer comme la fatigue, l’irritabilité, l’anxiété ou encore la prise de poids. L’activité physique stimule la sécrétion d’endorphines qui aident à gérer ces symptômes. Les fréquences cardiaque et ventilatoire diminuent, ce qui rend la pratique de l’activité physique plus accessible et encourage les anciens fumeurs à continuer sur cette lancée. Cependant, avant de reprendre une activité physique, il est tout de même conseillé aux anciens fumeurs de consulter un professionnel de santé pour connaître l’intensité avec laquelle ils peuvent reprendre le sport en fonction de leurs antécédents médicaux et sportifs. En effet, les personnes qui ne pratiquaient pas de sport avant d’arrêter de fumer peuvent se tourner vers l’activité physique adaptée pour une reprise plus appropriée à leur situation. Enfin, certaines associations FSCF de notre département proposent une activité physique adaptée à chacun, dans le cadre du programme santé Atoutform’.
Julia Bertogli
Source : Mois sans tabac, ARS, CNCT