
Rencontre avec Dominique Morel, présidente du comité départemental Rhône-Métropole de Lyon pendant 20 ans, elle a cédé sa place en octobre dernier. Elle revient sur son parcours, ses engagements et ses projets futurs.
Quel a été votre parcours au sein de la FSCF avant de devenir présidente ?
J’ai commencé ma vie à la FSCF au club des Hirondelles de Villefranche, club de gymnastique. J’étais scolarisée dans un collège où les professeures étaient également monitrices dans le club. Comme je me « débrouillais bien », elles m’ont incitée à m’inscrire ; j’avais 12 ans. J’ai commencé par faire de la gymnastique. Par la suite, j’ai découvert divers postes. En premier lieu, je suis devenue monitrice, je me suis formée en participant à différents stages. J’ai pu intégrer le conseil d’administration en tant que membre, puis le bureau où j’ai pris la responsabilité de la trésorerie pendant 2 ans. Ayant pris des responsabilités au comité départemental, je me suis éloigné du club, d’autant plus que le comité se trouve à Lyon et le club à Villefranche, c’était compliqué. Au final, c’est un parcours tout à fait classique qu’ont eu beaucoup de dirigeants à la fédération.
Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la présidence du comité départemental ?
Je dirais que j’étais en parfait accord avec le projet de la FSCF, c’est-à-dire d’aider les jeunes à se développer ; jeunes ou moins jeunes d’ailleurs. Cette attention à l’autre, ce projet éducatif, même si à l’époque ça ne s’appelait peut-être pas tout à fait comme ça, ont été des facteurs déterminants. Mais vraiment ce qui m’a décidé c’est un appel, ce sont des paroles qui m’ont été adressées par mon prédécesseur Roger PHILY et par l’aumônier du département, Jean-Marc PAYAN. Ils m’ont mis en confiance et m’ont dit « mais si, vas-y » car personne ne s’était proposé en 2004. J’ai hésité un petit peu et puis après, sentant leur confiance, je me suis pris au jeu. J’ai commencé sans bien savoir où j’allais et en me disant « je ne vais pas rester très longtemps ».
Et finalement ça fait 20 ans ! Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées et comment les avez-vous surmontées ?
Les plus grandes difficultés… j’ai un peu tendance à les oublier. Ce sont sans doute les problèmes de conflit entre les personnes, entre le comité et certaines associations parfois. Il n’y en a pas eu énormément. Une autre difficulté, c’est aussi d’arriver à mobiliser des nouveaux membres au conseil d’administration, à essayer d’intéresser et à « donner le virus ». J’ai eu la chance d’être bien entourée, d’être toujours accompagnée soit par des bénévoles soit par des salariés.
Quelles ont été vos plus grandes réussites au cours de vos 20 ans de présidence ?
Mes plus grandes réussites… il y en a beaucoup. Ces 20 ans ont été très riches. Ce qui me vient à l’esprit, c’est ce que nous avons fait dernièrement, après le COVID : organiser des visites des associations avec un bénévole et un salarié, avec Delphine ou bien Marine. Nous avions une nouvelle équipe au niveau du conseil d’administration donc nous avons fait des binômes et sommes allés voir toutes les associations. Ces rencontres ont été riches et ont permis de recréer du lien entre les associations et le comité départemental. Cela a créé une vraie dynamique au niveau du comité. Une autre chose me tenait à cœur : dynamiser les activités où il n’y avait plus de bénévoles ; par exemple, la danse. La structuration de cette activité, un peu en perdition, il y a une dizaine d’années a été pour moi une grande réussite.
Je dirais que dans les réussites aussi, je n’ai jamais été toute seule et mes réussites, ce sont les réussites de beaucoup d’autres personnes à côté. Par exemple pour la danse, c’est avec Delphine qui a commencé en service civique ; l’idée de la visite des associations, c’était avec Marine et Serge.
Une autre réussite : c’est d’avoir bon an mal an réussi à renouveler le conseil d’administration. Si je regarde les personnes qui étaient là au début en 2004 et celles qui se sont engagées maintenant, il y a eu un renouvellement qui permet d’envisager l’avenir sereinement.
Quels projets ou initiatives êtes-vous la plus fière d’avoir réalisé pendant votre mandat ?
Ce dont je suis la plus fière, c’est une certaine ouverture au monde extérieur pour ne pas rester qu’entre-soi. Par exemple, les services civiques et les alternants. Dès le tout début des services civiques en 2010, nous avons mis en place une intermédiation avec une paroisse de Villeurbanne. Ensuite, la Fédération a eu l’agrément, ce qui nous a permis d’engager des jeunes volontaires via cet agrément. Ce sont des jeunes, qui nous apportent leurs compétences, leur envie, leur jeunesse, leur dynamisme et c’est vraiment très riche. Je pense que cela a vraiment beaucoup aidé au dynamisme du comité. Le maintien des liens avec les institutionnels a été aussi important : la métropole de Lyon, le département, le comité départemental olympique et sportif…
Il y a des projets collectifs aussi dont je suis particulièrement fière : toutes les organisations en lien avec la Fédération. Nous avons organisé tout au début de mon mandat, à l’initiative de Michel ROCOLLE, les assises de printemps pour justement créer une cohésion d’équipe. Ensuite, nous avons organisé en 2009 et en 2015 des congrès nationaux à Villefranche, des moments très forts. Au niveau gymnique, le comité a accompagné la commission départementale de gymnastique féminine dans l’organisation de trois championnats (2014 – 2022 – 2024), sous la houlette de Bénédicte RONGEAT. Ce sont des moments importants qui fédèrent et où chacun peut trouver sa place.
Quelles initiatives avez-vous prises pour promouvoir l’inclusion et l’accessibilité ?
Au sein du comité, c’est le programme sport-santé Atoutform’ de la fédération qui nous a guidé pour promouvoir l’inclusion et l’accessibilité. Ce programme a démarré dans le Lyonnais sous l’égide d’Anny SYLVESTRE-BARON et Emmanuel BARROU. Aujourd’hui, nous avons un agent de développement en charge de celui-ci. En lien avec l’inclusion, nous avons également essayé de mettre en place des formations AVA : Auxiliaire de Vie Associative.
Quels conseils donneriez-vous à votre successeur pour continuer à promouvoir les valeurs de la FSCF ?
C’est difficile parce que chacun a sa vision, son charisme, ses envies. Je lui dirais surtout de faire comme elle le sent et d’être toujours au service des adhérents, des associations, des commissions et de ne pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses. Nous avons parlé au début de l’interview des difficultés, il y a eu aussi des échecs, des choses qui n’ont pas fonctionné mais quelque part ce n’est pas très grave. Nous ne pouvons pas savoir à l’avance si cela va marcher ou non et le pire serait de ne rien faire et de ne pas alimenter cet espace de liberté que procure une fédération affinitaire. Dans une fédération affinitaire, nous avons beaucoup de latitudes pour mettre en place de nouveaux projets, pour toujours être au service de nos adhérents, de nos associations, pour le développement de chacun.
Comment voyez-vous l’avenir du comité ?
Je pense qu’il y a une bonne équipe qui va reprendre. Il y a un certain nombre de personnes du conseil d’administration qui n’ont pas renouvelé leur engagement, il y en a d’autres qui sont arrivés. Nous sommes sur une bonne dynamique et j’ai toute confiance en l’avenir. Je ne vais pas m’arrêter tout de suite, j’accompagnerai et d’autres idées vont venir.
Quels sont vos projets ?
Continuer à m’investir à la FSCF, accompagner Véronique, la nouvelle présidente, puisqu’elle m’a demandé pendant encore 2 ans d’être un peu présente à ses côtés. J’ai envie de continuer mon investissement dans le programme sport-santé Atoutform’ avec Arnaud, Delphine et de continuer avec Marine certains projets. Peut-être aussi de la comptabilité parce que j’aime bien les chiffres. Plus personnellement j’ai fait une formation d’accompagnement des personnes en fin de vie et j’ai commencé un bénévolat à l’hôpital gériatrique des Charpennes pour accompagner des personnes en soins de longue durée.
Interview menée par Pierre Latorzeff en septembre 2024.