
Il est des évènements où nous avons besoin d’un peu de recul pour prendre toute la mesure de leur portée. C’est mon cas avec ce pèlerinage à Rome, organisé par Isabelle de Chatellus, et Jean-Luc Sergent de l’association Holy Games, à l’occasion du jubilé des sportifs les 14 et 15 juin dernier. Une délégation de la Fédération sportive et culturelle de France, composée de Christian Babonneau (président de la F.S.C.F), Julien Mary (Directeur des services), le père Gilles Morin (aumônier national), et moi-même, a rejoint l’équipe d’Holy Games, pour deux journées intenses et inoubliables.
La journée de samedi a débuté avec l’audience générale du pape Léon XIV durant laquelle Mathias Dantin a pu échanger quelques mots avec le Saint Père et recevoir sa bénédiction, un moment exceptionnel pour ce jeune rugbyman devenu paraplégique à la suite d’un mauvais plaquage. La matinée s’est poursuivie avec la conférence « l’Espérance dans le sport », en présence de Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO). Après la réception à l’ambassade de France près le Saint-Siège, nous nous sommes rassemblés sur la Piazza Pia, autour de monseigneur Emmanuel Gobilliard, pour la remise de la croix olympique à l’Athlética Vaticana et le passage de la porte Sainte. Cette croix a été fabriquée pour les jeux olympiques de Londres, elle était présente à Paris l’année dernière et elle poursuivra son périple à Milan pour les JO d’hiver de 2026.
De l’homélie du pape Léon XIV lors de la messe de clôture de ce jubilé, je n’avais pas compris grand-chose, ne parlant pas italien ! Mais heureusement, le Vatican sait communiquer ! et j’ai pu obtenir la traduction en français sur le site vatican.va dont je vous livre quelques extraits :
Pensons à une expression couramment utilisée en italien pour encourager les athlètes pendant les compétitions : les spectateurs crient « Dai ! » (Allez !). Nous n'y prêtons peut-être pas attention, mais c’est un impératif magnifique : c’est l’impératif du verbe “dare” (donner). Et cela peut nous faire réfléchir : il ne s’agit pas seulement de donner une performance physique, même extraordinaire, mais de se donner soi-même, de “se mettre en jeu”. Il s’agit de se donner pour les autres – pour leur croissance, pour les supporters, pour les proches, pour les entraîneurs, pour les collaborateurs, pour le public, même pour les adversaires – et, si l’on est vraiment sportif, cela vaut au-delà du résultat.
[]Dans une société compétitive où il semble que seuls les forts et les gagnants méritent de vivre, le sport enseigne aussi à perdre, en confrontant l’homme, dans l’art de la défaite, à l’une des vérités les plus profondes de sa condition : la fragilité, la limite, l’imperfection. Cela est important, car c’est à partir de l’expérience de cette fragilité que l’on s’ouvre à l’espérance. L’athlète qui ne se trompe jamais, qui ne perd jamais, n’existe pas. Les champions ne sont pas des machines infaillibles, mais des hommes et des femmes qui, même lorsqu’ils tombent, trouvent le courage de se relever.
A la fin de son homélie le pape Léon XIV nous lance un défi :
Chers sportifs, l’Église vous confie une très belle mission : être, dans vos activités, un reflet de l’amour de Dieu Trinité pour votre bien et celui de vos frères. Laissez-vous impliquer dans cette mission avec enthousiasme : en tant qu’athlètes, formateurs, société, groupes, familles.
Une belle mission pour la Fédération sportive et culturelle de France !
Pour terminer je voudrais exprimer ma profonde gratitude à la FSCF et à Holy Games pour ces deux jours de partages et de rencontres.
Rédactrice : Dominique MOREL
Légende : Mathias Dantin, jeune rugbyman devenu paraplégique a rencontré le pape Léon XIV